L’émirat tente de convaincre Manille de lever l’interdiction pesant sur ses ressortissants de travailler au Koweit.
Alors que la crise s’intensifie entre Koweït City et Manille, en raison des multiples cas de mauvais traitements subis par les migrants philippins venus tenter leur chance dans l’Etat pétrolier, les deux pays négocient actuellement une normalisation de leurs relations sur ces travailleurs de l’ombre.
Selon L’Orient-Le Jour, les événements se sont particulièrement envenimés après « la récente découverte du corps d’une employée de maison philippine dans un congélateur ». Cette dernière avait en effet été victime de signes manifestes de torture de la part de ses employeurs au Koweït – un Libanais et son épouse syrienne, arrêtés depuis à Damas suite à un mandat d’arrêt diffusé par Interpol.
Ce fait divers est d’autant plus regrettable qu’il est survenu plusieurs jours après la décision du président philippin, Rodrigo Duterte, d’étendre une interdiction pour ses concitoyens de migrer au Koweït. Cette mesure pourrait donc concerner les ressortissants philippins travaillant déjà dans le pays ; une issue que l’émirat se refuse à accepter tant son besoin de main d’oeuvre est grand.
Les Philippines inflexibles sur ce dossier
Manille attend donc de ses interlocuteurs des efforts notables en faveur du « confort » de ses ressortissants. « Je voudrais savoir si les autres Philippins qui travaillent ici se trouvent dans de bonnes conditions et sont en sécurité », a ainsi expressément demandé Ciriaco Lagunzad, le ministre adjoint du Travail et de l’Emploi. Avant d’ajouter que l’interdiction restera en vigueur tant que la situation n’évoluera pas.
Pour rappel, une nouvelle délégation du ministère du Travail chargée de négocier un traité bilatéral pour les employés de maison doit arriver au Koweït dans les prochaines heures, poursuit le média. Elle tentera d’obtenir entre autres que les Philippins expatriés puissent conserver leurs téléphones cellulaires ainsi que leurs passeports, régulièrement confisqués à leur arrivée sur le territoire.
Etudiant en master de journalisme, Bertrand Faure se destine à la presse écrite. Passionné de relations internationales, il nourrit un tropisme particulier pour le Maghreb et la région MENA, où il a effectué de nombreux voyages.