Somalie : le bilan du double attentat à la voiture piégée s’alourdit

Le double attentat orchestré par les shebab vendredi soir à Mogadiscio atteint désormais 45 victimes.

Alors que l’estimation initiale transmise par les autorités somaliennes évoquait le chiffre de 18 morts, ce dernier a plus que doublé en 48 heures. L’attaque massive à proximité du palais présidentiel a en effet été d’une rare violence, relaie le site RTBF. Deux explosions de véhicules se sont produites coup sur coup dans les rues de la capitale.

Si la première déflagration a frappé un poste de contrôle près de la Villa Somalia, le siège gouvernemental, la seconde ciblait quant à elle un hôtel limitrophe, le Doorbin. Pour autant, des shebab étaient également présents sur les lieux et n’ont pas hésité à effectuer des tirs nourris à l’arme automatique.

Selon Abdulahi Ahmed, un officier de sécurité qui patrouillait dans la zone au même moment, « cinq des assaillants ont été tués par les forces de l’ordre avant que la situation ne revienne à la normale ».

Un mode opératoire classique

Cette tragédie perpétue de facto la politique d’ultra-violence menée depuis 2006 par les islamistes shebab (affiliés à Al-Qaïda) à l’encontre des organes étatiques locaux. Lors de la revendication de ce double-attentat sur son site Internet, le groupe djihadiste n’a d’ailleurs pas manqué de clamer haut et fort qu’il visait les services gouvernementaux somaliens.

Pour rappel, le gouvernement central résiste toujours tant bien que mal aux assauts répétés du terrorisme. Le soutien dont il bénéficie sur l’échiquier mondial auprès de la communauté internationale et surtout de l’Union africaine – via l’octroi de 20 000 soldats issus d’Ouganda, du Burundi, de Djibouti, du Kenya et d’Ethiopie – n’est bien sûr pas étranger à cela.

Il est vrai que depuis 2011 et la perte de Mogadiscio – où ils s’étaient emparés du pouvoir il y a 12 ans -, les shebab disposent d’une marge de manoeuvre plus faible. Néanmoins, ces derniers « contrôlent encore de vastes zones rurales d’où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides jusque dans la capitale », poursuit le média.

Et leur force de frappe demeure intacte puisqu’ils sont largement suspectés par les autorités d’être responsables du pire attentat de l’histoire du pays, le 14 octobre 2017. Un drame au cours duquel 512 personnes avaient perdu la vie.

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