Bahreïn : plusieurs ONG s’inquiètent du traitement infligé à un opposant politique

Nabil Rajab, membre de Human Rights Watch, vit actuellement des heures difficiles dans le Royaume.

De nombreuses ONG officiant au profit des droits de l’Homme ont manifesté ces derniers jours leur inquiétude quant au « traitement de faveur » infligé par les autorités bahreïnies au célèbre opposant politique local, Nabil Rajab. Ce dernier n’est autre qu’une des figures marquantes des manifestations de 2011, qui avaient lié Bahreïn au Printemps arabe, relaie Le Point.

Il avait d’ailleurs écopé de deux ans de prison au mois de juillet dernier pour « propagation de rumeurs et de fausses nouvelles lors d’interviews télévisées hostiles au pouvoir de Manama ». Néanmoins, son incarcération pourrait s’éterniser puisqu’il est également « passible d’une peine de 15 ans d’emprisonnement dans une autre affaire liée à des tweets, où il est accusé d’avoir critiqué l’Arabie saoudite et ses alliés, dont Bahreïn, pour leur rôle dans la guerre au Yémen ».

Manama au coeur des critiques

Pire, l’Organisation Mondiale Contre la Torture (OMCT) a annoncé jeudi 25 janvier qu’elle disposait d’une preuve crédible attestant d’une interférence manifeste du gouvernement dans le traitement médical suivi par l’opposant, dont la santé lui a valu plusieurs séjours à l’hôpital ces dernières années. « Nous craignons sérieusement pour sa vie » s’est ainsi ému sur les réseaux sociaux Dimitris Christopoulos, le président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH).

Pour l’intéressé, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un nouvel exemple de la répression menée par l’ex-Etat pétrolier « d’emprisonner, torturer, intimider, déchoir de leur nationalité ou forcer à l’exil de nombreuses personnes s’étant opposées pacifiquement ou ayant critiqué la politique du pouvoir ».

Pour rappel, le Bahreïn est régulièrement accusé de mener des actions discriminatoires à l’encontre de la communauté chiite vivant sur le territoire. Et M. Rajab a notamment milité à plusieurs reprises pour que cette dernière soit mieux représentée au Parlement.

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