La Banque tient à souligner la volonté de l’Algérie « de parvenir à un équilibre des soldes budgétaires et extérieur d’ici à 2020 ».
Le nouveau plan d’action gouvernemental pour redorer l’économie de l’Algérie est-il en train de porter ses fruits ? Dans un récent rapport consacré à l’Afrique du Nord, la Banque africaine de développement (BAD) souligne en effet que les réformes structurelles engagées par les autorités algériennes pourraient déboucher sur une croissance à long terme. Et vu la situation économique actuelle du pays, qui pâtit encore du choc pétrolier de 2014 – l’Algérie peine à sortir d’un système de rente pétrolière -, la nouvelle est porteuse d’espoir ; il y a tout juste un an, le Premier ministre, Adbelmalek Sellal, laissait entendre que ses réserves de change passeraient sous la barre symbolique des 100 milliards de dollars.
« Réduire les obstacles »
En septembre dernier, le gouvernement a donc pris le problème de la diversification économique à bras-le-corps ; des réformes – assainissement budgétaire et réformes structurelles – ont ainsi été mises en œuvre afin de multiplier la compétitivité de l’Algérie. Et tenter de redresser les indicateurs économiques du pays, assez maussades – surtout ceux concernant la balance commerciale, alors que la facture des importations ne doit pas dépasser les 30 milliards de dollars (environ 25 milliards d’euros) cette année, contre 41 milliards de dollars en 2017. Quant à la croissance, elle ne devrait pas dépasser 0,8 % en 2018, bien loin des 4 % prévus par le gouvernement.
Un résultat assez mince que ne devrait pas modifier l’embellie en cours du prix du baril de pétrole, repassé au-dessus de 50 dollars. Pourtant, la BAD a tenu à souligner la volonté de l’Algérie « de parvenir à un équilibre des soldes budgétaires et extérieur d’ici à 2020 », ainsi que la détermination du gouvernement « à réduire les obstacles à l’investissement et à la croissance, en améliorant le climat des affaires et en attirant des investissements du secteur privé, notamment des investissements directs étrangers (IDE). » D’ici 2020, selon le plan de réformes engagé par les autorités algériennes, les dépenses courantes devraient être réduites à 20 % du PIB, et les dépenses en capital à 10 % du PIB.
Inflation galopante
Malgré une situation fébrile, la BAD indique que l’Algérie demeure le troisième principal contributeur à la croissance de la région Afrique du Nord en 2017 – derrière l’Egypte et la Libye -, à hauteur de 13,4 %, contre 28 % en 2016. Un recul lié, selon les experts de la Banque africaine de développement, à un ralentissement de la croissance – qui a chuté de 3,3 % à 2,5 % du PIB sur la même période -, dû en partie aux recettes de l’Etat, qui « ont diminué en raison des quotas imposés par l’OPEP en 2016, lesquels ont annulé les gains résultant de la hausse des cours du pétrole. » Pour rappel, l’Afrique du Nord a connu un rétablissement rigoureux depuis 2010 ; sa croissance en 2017 (4,9 %) est par exemple supérieure à la moyenne africaine (3,6 %).
Quant aux prévisions pour la région, elles demeurent favorables, en comparaison des autres, avec une projection de croissance moyenne établie à 5 % en 2018 et 4,6 % en 2019. L’Algérie, de son côté, enregistre également de bons chiffres à moyen terme, puisque la croissance projetée se situe à 3,5 % du PIB. Et profitera aux Algériens ? Tandis que le pays tente de revoir, en ce moment, sa législation sur les hydrocarbures – afin d’accueillir davantage de capitaux étrangers -, l’inflation ne cesse d’augmenter : les prix ont pris en moyenne 5,8 % entre novembre 2016 et 2017, alors que la loi de finances précédente tablait sur 4 %. Les revenus des ménages algériens, de leur côté, évoluant très peu – et reculant même, parfois, selon l’Office national des statistiques (ONS).
Lire aussi : Bouteflika invite les travailleurs à respecter leurs devoirs

Rédacteur en chef