Le Hamas a annoncé la réouverture, jeudi, du principal poste-frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte.
Des centaines de Palestiniens ont manifesté mercredi près de la frontière israélienne dans le sud de la bande de Gaza, appelant Israël à alléger un blocus paralysant, quelques jours après qu’un rassemblement similaire s’est terminé par des affrontements meurtriers avec l’armée israélienne. La manifestation s’est terminée sans que les affrontements intenses de samedi ne se reproduisent, le Hamas ayant empêché la foule de s’approcher du mur de séparation.
L’Égypte, qui tente de négocier un cessez-le-feu à long terme entre les parties ennemies, avait appelé le groupe islamique au pouvoir à Gaza à calmer le jeu. Peu après la fin de la manifestation, les responsables du Hamas ont annoncé la réouverture partielle, jeudi, du principal poste frontière du territoire avec l’Égypte.
L’armée israélienne, qui avait renforcé ses forces avant la manifestation, a déclaré avoir utilisé des gaz lacrymogènes et des tirs limités pour disperser la foule. Des médecins palestiniens ont signalé qu’au moins 14 personnes ont été blessées, dont cinq par balles. Aucune de ces blessures ne mettait leur vie en danger. Soheil al-Hendi, un responsable du Hamas, a déclaré que le groupe avait fait un « grand effort » pour éviter une effusion de sang.
« L’ennemi doit comprendre ce message : nous ne voulons pas répéter ce qui s’est passé samedi dernier, lorsque le sang a coulé », a-t-il déclaré.
La chaîne de télévision Al-Aqsa du Hamas a montré des foules de personnes s’approchant de la clôture, puis s’enfuyant à l’arrivée d’un véhicule militaire israélien. On pouvait voir des gaz lacrymogènes flottant dans le vent. L’armée a déclaré avoir utilisé des tirs de calibre 22, un type d’arme censé être moins meurtrier que les armes à feu plus puissantes, mais qui peut néanmoins être mortel.
Au cours de la manifestation de samedi, des centaines de participants ont pris d’assaut la clôture, certains d’entre eux jetant des explosifs, ce qui a entraîné de violents affrontements. Un soldat israélien a été grièvement blessé lorsqu’un militant palestinien lui a tiré dans la tête à travers un trou dans le mur, à bout portant, tandis que plus de 40 Palestiniens ont été blessés par des tirs israéliens. L’un des blessés, Osama Dueji, a succombé à ses blessures mercredi. Le Hamas l’a identifié comme un membre de sa branche armée.
Le lieutenant-colonel Amnon Shefler, porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré que les manifestants ont tiré samedi avec des armes et des explosifs sur les soldats et ont tenté de démolir la clôture. « Ils présentent les émeutes comme étant pacifiques, a-t-il dit. En réalité, ces émeutes sont extrêmement violentes ». Il a refusé de dire combien de troupes avaient été mobilisées mercredi, mais a déclaré que le nombre était beaucoup plus important que samedi et comprenait des forces de contrôle des émeutes.
Israël et l’Égypte maintiennent le blocus depuis que le Hamas, un groupe militant opposé à l’existence d’Israël, a pris le contrôle de Gaza en 2007, un an après avoir remporté les élections palestiniennes. Le blocus a dévasté l’économie de Gaza et alimenté un taux de chômage avoisinant les 50 %. Israël affirme que le blocus, qui restreint fortement la circulation des biens et des personnes à l’entrée et à la sortie de Gaza, est nécessaire pour empêcher le Hamas de renforcer ses capacités militaires.
Crédits photo : Une grenade assourdissante est tirée par les forces israéliennes lors d’une manifestation contre la création d’une nouvelle route pour les colons israéliens, près du village palestinien de Beita, au nord de la ville de Naplouse en Cisjordanie, mercredi 25 août 2021 (AP Photo/Majdi Mohammed).
