Décès de l’ex-président français Jacques Chirac, « héros du monde arabe »

En 1996, Jacques Chirac, en déplacement à Jérusalem, remettait à sa place un agent de sécurité israélien. Moment culte.

Si l’on demandait aux Français quelles images ils garderont de leur ancien président de la République, Jacques Chirac, décédé jeudi 26 septembre à 86 ans, il y a fort à parier que celle de sa visite à Jérusalem, en 1996, serait dans le lot. « Elu à la fonction suprême en 1995, il entreprenait dès l’année suivant une grande tournée diplomatique de huit jours à travers six zone et pays – Syrie, Israël, Territoires palestiniens, Jordanie, Liban, Egypte, rappelle The Times of IsraelSon voyage visait ainsi à marquer le retour de la France au Proche-Orient ».

« This is not a method »

Et quel retour. D’après le média israélien, la visite de la Vieille Ville de Jérusalem, le 22 octobre, « restera dans les mémoires », grâce à un événement en particulier. Alors que « les soldats israéliens sont omniprésents » et empêchent le chef de l’Etat français (visiblement consterné) de déambuler à sa guise, afin de « saluer les Palestiniens », celui-ci s’emporte violemment contre un agent de sécurité, mélangeant le français et l’anglais de manière assez savoureuse :

« Qu’est-ce qu’il y a encore comme problème ? Je commence à en avoir assez ! What do you want ? Me to go back to my plane, and go back to France ? Is that what you want ? Then let them go. Let them do. […] This is not a method. This is provocation. […] Please you stop now ! »

Un événement qui fera de Jacques Chirac « le héros du monde arabe » écrit The Times of Israel« Ce coup d’éclat lui attire immédiatement ‘‘la sympathie de tout le Moyen-Orient’’ : à tel point qu’au lendemain de l’incident, les envoyés spéciaux français auraient bénéficié à Ramallah – capitale administrative de l’Autorité palestinienne – de 10 % de réduction dans les boutiques palestiniennes », avance même Courrier international.

« Personnalité remarquable »

Dans une déclaration publiée jeudi, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a rendu hommage à l’ancien président français, le qualifiant de « personnalité remarquable » et d’ « ami cher »« main dans la main avec le Liban dans les circonstances les plus difficiles ». Le père de l’actuel dirigeant libanais, Rafic Hariri, avait développé une amitié étroite avec Jacques Chirac. Qui s’était rendu à Beyrouth avec sa femme, Bernadette, après l’assassinat de celui-ci dans un attentat en 2005. Saad Hariri a également décrit l’ex-chef de l’Etat français comme « frère spirituel de Rafic Hariri et grand frère de la famille ».

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