Le groupe djihadiste a tué six militaires tchadiens après une embuscade orchestrée autour de l’île de Tetewa ce lundi.
« Nos hommes étaient en patrouille quand ils ont été attaqués par les éléments de Boko Haram. Nous déplorons six morts et dix blessés », a confirmé le général Taher Erda, chef d’état-major des armées. Avant de préciser que « les forces tchadiennes étaient à la recherche d’éléments de Boko Haram quand ils sont tombés dans une embuscade aux alentours de Mandrari, un endroit truffé de hautes herbes ».
Comme le rappelle Le Monde, « les attaques djihadistes se sont intensifiées ces derniers mois autour du lac Tchad, une vaste étendue d’eau comprenant de nombreux îlots et marécages partagée par le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Depuis le début de l’année, le bilan est (d’ailleurs) particulièrement lourd côté tchadien… A l’image du 20 janvier, où une kamikaze a fait exploser sa ceinture dans le village de Kaiga Kindjiria, provoquant la mort de civils, deux femmes et sept hommes ».
G5 Sahel : Macron tape du poing sur la table
Pour rappel, le président français, Emmanuel Macron, a fait un court passage fin décembre au Niger afin de faire le point avec les autorités locales sur l’épineux dossier « G5 Sahel » – intimement lié à l’opération de sécurisation hexagonale de la région, Barkhane – et qui ne porte pas encore ses fruits… Au grand dam du locataire de l’Elysée qui n’avait pas manqué de le faire savoir :
« Je vois des mouvements d’opposition, des groupes qui dénoncent la présence française comme une présence impérialiste néocoloniale. Je vois dans trop de pays prospérer sans condamnation politique claire des sentiments anti-français. Nous ne pouvons pas accepter d’envoyer nos soldats sur le terrain dans les pays où cette demande de présence française n’est pas clairement (à la hauteur) ».
Le chef d’Etat avait notamment profité de cette escale pour s’entretenir longuement avec son homologue, Mahamadou Issoufou, afin de préparer le sommet qui se tenait récemment à Pau. Les dirigeants des cinq pays du Sahel, où opère la force Barkhane, ont ainsi été fermement incités à exprimer publiquement leur soutien à cette opération qui mobilise 4500 soldats.
Du retard à l’allumage…
Dans les faits, cette force conjointe (Tchad, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso) a pour but de lutter efficacement et durablement contre la menace djihadiste particulièrement prégnante dans la région. Et de prendre le relais, à terme, de la force française, Barkhane, déployée notamment dans le nord du Mali où elle combat les groupes terroristes
Pour autant, la mise en place durable du dispositif peine à se dessiner tant les problèmes de logistique et de financement sont nombreux actuellement. Pire, les attaques récurrentes contre les positions du G5, notamment au Niger, au Mali, au Tchad et au Burkina Faso, demeurent toujours inquiétantes.
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