Il ne fait pas bon plaisanter sur la problématique du Nil en Egypte. Sherine Abdel Wahab en a fait les frais.
Le cas de la célèbre pop star, particulièrement populaire dans le monde arabe, démontre que la liberté d’expression s’écrit actuellement en pointillé en Egypte. L’intéressée a en effet écopé de six mois de prison par un tribunal du Caire, relaie La Presse. Et cela, pour avoir plaisanté sur la situation sanitaire inhérente au Nil. Une problématique particulièrement sensible dans un Etat qui peine à garder la main sur un dossier que se disputent également l’Ethiopie et le Soudan.
Et pour cause, les autorités locales ont annoncé début janvier l’élaboration prochaine d’une station d’épuration sur le fleuve afin de faire face à la concurrence d’Addis-Abeba qui a entamé la construction d’un gigantesque barrage sur le Nil Bleu. Le but étant d’anticiper les risques liés à la réduction de son débit, dont le pays tire 80 % de son approvisionnement en eau. Les enjeux économiques qui en découlent sont en conséquence abyssaux.
« Bois de l’Evian, c’est mieux ! »
Pour la petite histoire, Sherine Abdel Wahab a défrayé la chronique il y a quelques mois en répondant à un fan qui lui demandait de chanter « Avez-vous bu l’eau du Nil ? », l’un de ses succès. En réponse, la chanteuse lui a répondu : « Tu attraperais la bilharziose. Bois de l’Evian, c’est mieux ! ».
Une touche de cynisme, donc, à l’origine d’une condamnation très mal reçue par le syndicat égyptien des musiciens, qui a annoncé dans la foulée que la star ne se produirait plus sur le sol national. Le média canadien rappelle toutefois que cette peine de prison reste suspensive le temps de l’appel, moyennant le versement d’une caution de 5000 livres égyptiennes (environ 230 euros).
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