La France compte environ 1,5 million de personnes issues de la communauté marocaine, dont près de 700 000 binationaux.
Le 3 avril dernier, le député français Eric Straumann (Les Républicains, Haut-Rhin) a souhaité attirer l’attention du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, sur une démarche entreprise par le Maroc. Celui-ci, de concert avec l’Algérie et la Tunisie, tentait alors de faire inscrire par l’UNESCO le couscous au patrimoine immatériel de l’humanité. « Ce plat d’origine berbère représente depuis des siècles une part de l’identité des pays du Maghreb [et] les Français classent le couscous parmi leurs plats préférés » estimait M. Straumann. Qui ponctuait sa question au gouvernement comme ceci : « Compte tenu des liens avec ces pays, il serait judicieux que la France soutienne cette démarche auprès de l’UNESCO ».
« Montée en gamme de l’offre marocaine »
Pour les relations franco-marocaines, effectivement, les années se suivent et se ressemblent. Partenaires privilégiés, aussi bien en matière d’échanges commerciaux et d’investissements que de tourisme, les deux pays entretiennent depuis toujours des rapports serrés. Confortés par les derniers chiffres, économiques notamment (voir infographie). D’un point de vue commercial, ces dernières années, les Français n’ont cessé de faire confiance aux produits marocains, dont les importations ont doublé entre 2009 (2 495 millions d’euros) et 2017 (4 992 millions d’euros). Quant aux exportations tricolores vers le royaume, si elles ont connu une légère baisse entre 2011 et 2014, elles remontent depuis (3 762 millions d’euros en 2015 ; 4 207 millions d’euros en 2017).
« Depuis 2012, la France est le second partenaire commercial (deuxième fournisseur et deuxième client) du Maroc, derrière l’Espagne » commentait le ministère de l’Economie l’an dernier. Quand au service des Douanes, il estimait que « notre position commerciale se redresse grâce à nos exportations de céréales, tandis que nos importations reflètent toujours plus la montée en gamme de l’offre marocaine ». Ceci, notamment, dans le secteur automobile ; les importations de « matériels de transport » ont effectivement grimpé de 12,4 % entre 2015 et 2016, alors que les « produits des industries agroalimentaires » ont connu une hausse de 7,3 % sur la même période. Côté exportations, les « produits agricoles » français, surtout, ont séduit les Marocains (+64,4 %).
Un tourisme toujours soutenu
En termes d’investissements, à présent, le pays du Maghreb attire toujours plus de capitaux tricolores sur son sol. La France, premier investisseur étranger au Maroc, compte pas moins de 500 entreprises, dont 34 groupes du CAC40 (sur 40), ans le royaume. Qui demeure, plus que jamais, la première destination des investisseurs français en Afrique. « La France est de loin le premier investisseur étranger avec un stock d’IDE [investissements directs à l’étranger, ndlr] de 11,9 milliards d’euros en 2014, soit près de la moitié des IDE dans le pays » notait un rapport de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale en 2015. Le Maroc étant d’ailleurs le premier bénéficiaire des financements de l’Agence française pour le développement (AFD) dans le monde (600 millions d’euros engagés sur la période 2014-2016).
D’un point de vue humain, enfin – et surtout ? -, Paris et Rabat entretiennent des liens très forts. La France compte environ 1,5 million de personnes issues de la communauté marocaine, dont près de 700 000 binationaux. D’après Eurostat, elle fait également partie du « top 3 » des Etats membres accordant leur nationalité aux ressortissants marocains. Quant au tourisme entre les deux pays, malgré une insécurité régionale palpable, il se maintient sérieusement. Plus de 3 millions de Français ont ainsi visité le Maroc en 2016, soit le premier contingent de touristes au monde, venus découvrir les spécialités culturelles, architecturales et culinaires du royaume. Dont le couscous qui, comme la pizza italienne, pourrait intégrer le patrimoine immatériel de l’humanité ?
