« Nous sommes prêts à accompagner le Soudan à travers un moment important de son histoire » a affirmé Michelle Bachelet.
La Haute-Commissaire des Nations unies (ONU) aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a signé mercredi un « accord d’étape » avec le gouvernement soudanais pour l’ouverture d’un Bureau des droits de l’Homme à Khartoum, la capitale du pays, et de bureaux locaux au Darfour, dans le Nil Bleu, le Kordofan méridional et le Soudan oriental.
Mme Bachelet et le nouveau ministre soudanais des Affaires étrangères, Asma Mohamed Abdalla, ont signé cet accord en présence du Premier ministre Abdalla Hamdok à New York, où ils participaient à l’Assemblée générale de l’ONU.
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« Nous avons été témoins avec admiration de la persistance des femmes, des hommes et des jeunes au Soudan à affirmer leurs droits humains. La route qui nous attend promet d’être pleine de défis, mais nous sommes prêts à aider à faire en sorte que les droits humains imprègnent la transition », a déclaré Mme Bachelet. Avec cet accord historique, nous sommes prêts à accompagner le Soudan à travers un moment important de son histoire, à offrir tout notre soutien pour faire de cette transition un succès pour les droits de l’Homme de tout le peuple du Soudan ».
« Document constitutionnel »
La Haute-Commissaire de l’ONU a déclaré que ses services s’efforçaient d’appuyer ladite transition politique au Soudan, en particulier dans quatre domaines critiques, comme il en a été discuté avec le gouvernement :
- Lutter contre l’inégalité et soutenir l’élaboration de politiques qui contribueront à garantir les droits économiques et sociaux fondamentaux ainsi que l’autonomisation et la participation des femmes ;
- Réforme juridique et institutionnelle, afin d’aider le Gouvernement à mettre la législation nationale en conformité avec ses obligations internationales en matière de droits de l’homme et à mettre en place des institutions solides pour la protection des droits de l’homme ;
- Justice transitionnelle : appuyer la responsabilisation et la réconciliation, avec la participation significative des victimes à ces processus ;
- Renforcer l’ouverture de l’espace démocratique et civique, notamment par une participation accrue des femmes et des minorités.
« Le document constitutionnel signé au Soudan le 17 août dernier contient déjà de nombreux engagements positifs en faveur des droits de l’Homme, notamment la Déclaration des droits et l’engagement de travailler avec mon Bureau. Je note également la création d’une commission d’enquête nationale indépendante chargée d’enquêter sur la répression des manifestations pacifiques le 3 juin », a précisé Mme Bachelet. Pour rappel, ce jour-là, les forces de l’armée soudanaise – notamment les redoutables Forces de soutien rapide (FDS) – avaient réprimé dans le sang un sit-in à Khartoum. Bilan : 130 morts.
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