« L’Irak est libre. L’Iran dehors, dehors, dehors ! », chantaient des manifestants sur la place Tahrir, à Bagdad.
En Irak, au moins sept autres manifestants ont été tués, samedi, lors d’affrontements avec les forces de sécurité à Bagdad et dans la ville de Nassiriya (sud), alors que des milliers d’autres participaient à des manifestations nationales contre le gouvernement, ont indiqué des responsables. Ces nouvelles vagues de violences ont porté le nombre de manifestants tués à 49 en deux jours, selon un décompte de l’agence Associated Press (AP). Qui rapporte :
« Des milliers de manifestants ont tenté d’atteindre la zone verte fortement fortifiée de Bagdad, qui abrite des ambassades et des bureaux gouvernementaux. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes alors que les manifestants tentaient d’enlever les murs de dynamitage d’un pont principal menant au district gouvernemental. À la tombée de la nuit, les forces de sécurité avaient chassé les manifestants jusqu’à la place Tahrir, un rond-point central. »
De son côté, Fares Mukhaled, 19 ans, assis pieds nus sur la place où certains avaient dressé des tentes, a déclaré : « Je veux du changement. Je veux enlever ces gens corrompus qui dorment dans la Zone Verte et qui nous ont tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc ». Selon des responsables de la sécurité et des médecins sur place, quatre personnes ont été tuées lorsqu’elles ont été frappées par des grenades lacrymogènes à Bagdad.
Un deuxième responsable médical a déclaré que trois manifestants avaient été abattus par des gardes de sécurité alors qu’ils attaquaient le bureau d’un responsable provincial à Nassiriya. La ville du sud, principalement chiite, a connu des manifestations particulièrement violentes ces dernières semaines, et a été soumise à un couvre-feu de 24 heures vendredi dernier, en même temps que la ville de Bassorah, toujours dans le sud.
Au début du mois, au moins 149 personnes ont été tuées lors d’une première vague de manifestations. Dirigées, comme celles de la semaine dernière, de manière spontanée et sans chef, et dirigées contre l’establishment politique arrivé au pouvoir après l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003, que beaucoup blâment pour la corruption croissante et la mauvaise qualité des services publics. Ces protestations contre le gouvernement, dominé par les chiites, se sont concentrées dans les régions chiites. Et certains ont également critiqué l’influence de l’Iran sur le pays. « L’Irak est libre. L’Iran dehors, dehors, dehors ! », ont ainsi chanté des manifestants sur la place Tahrir.
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