Algérie : le « hirak » rend hommage à l’architecte de la révolution

Vendredi, des manifestants ont rendu hommage à Abane Ramdane, mort assassiné le 27 décembre 1957, à Tétouan, au Maroc.

En Algérie, premier jour de hirak (« mouvement » en arabe) post-décès du chef d’Etat-major Ahmed Gaïd Salah, décédé dans la nuit de dimanche à lundi derniers à la suite d’un arrêt cardiaque. Contrairement aux autres journées de protestation, notamment les mardis et les vendredis, ce nom, honni par une partie du peuple algérien, n’a pas été fustigé par les manifestants, qui ont plutôt scandé : « Etat civil et non militaire ».

Lire aussi : Mort de Ahmed Gaid Salah : l’avenir incertain de l’Algérie

Environ une heure après la fin de la grande prière hebdomadaire, qui marque traditionnellement le début des marches, la mobilisation semblait l’une des plus faibles depuis le début du mouvement populaire, inédit et massif, qui entend lutter contre le « système » au pouvoir en Algérie, dont Ahmed Gaïd Salah, tout comme l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, étaient les dignes représentants.

Dans les rues d’Alger, ce jour-là, certains manifestants ont brandi des portraits d’Abane Ramdane pour réitérer les principes chers à « l’architecte de la révolution », au rang desquels le pluralisme politique et la soumission du militaire au politique.

« Honteux de ne pas respecter » ce deuil

Surtout, c’est Abdelmajid Tebboune, le nouveau président de la République, qui est devenu la cible principale des manifestants après la disparition de Ahmed Gaïd Salah, dont il était un proche. « Dégage Tebboune, ce peuple n’est pas muet », ont-ils par exemple scandé.

Pour rappel, un millier de personnes, étudiants et citoyens, ont manifesté, mardi dernier à Alger, contre le régime, malgré le deuil national décrété au lendemain du décès du général Salah, considéré comme le « gardien » du « système » – et donc de l’ « ancien régime ». Les étudiants ont maintenu leur manifestation hebdomadaire, pour le 45ème vendredi consécutif, malgré la réprobation de certains badauds sur les trottoirs qui, au passage du cortège, ont estimé qu’il était « honteux de ne pas respecter » ce deuil.

Lire aussi : En Algérie, qui osera « corriger » le nouveau président de la République ?

Partages