Hier, l’Organisation syrienne des droits de l’Homme a annoncé la mort d’un enfant après des bombardements.
En déplacement hier à Moscou, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé le régime de Bachar al-Assad à « accepter » la trêve humanitaire décrétée par la Russie dans l’enclave syrienne de la Ghouta orientale. Ceci après que le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité, samedi dernier, une résolution prévoyant un cessez-le-feu de 30 jours consécutifs dans ce fief rebelle, à l’est de Damas, où sont retranchées près de 400 000 personnes.
« Il faut aller plus loin »
Depuis dix jours, l’aviation syrienne, avec l’appui de la Russie, pilonne la zone pour mettre fin aux tirs de roquettes effectués par les opposants au régime, selon la version officielle. « Les trois groupes majeurs présents dans la Ghouta orientale (Aylaq al-Rahmane, Jaich al-Islam et Ahrar al-Cham) viennent d’écrire à la présidence du Conseil de sécurité pour accepter la trêve humanitaire. Il importerait que le régime de Bachar al-Assad le dise aussi », a déclaré M. Le Drian après une rencontre avec son homologue russe, Sergueï Lavrov.
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Constatant une « avancée réelle » dans la trêve humanitaire annoncée lundi par le président russe, Vladimir Poutine, effective quotidiennement de 9 heures à 14 heures, le chef de la diplomatie française a toutefois estimé que celle-ci n’est qu’« une étape ». « Il faut aller plus loin », notamment pour que « les évacuations médicales dans les cas les plus critiques soient rendues possibles », a-t-il insisté. Le texte de la résolution votée samedi dernier prévoit effectivement des « demandes de convois d’aide hebdomadaire, des évacuations sanitaires et la levée immédiate des sièges ».
Mort d’un enfant
A l’occasion de la 37ème session du Conseil des droits de l’Homme à Genève, lundi dernier, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a tenu de son côté à rappeler « à toutes les parties leur obligation absolue, découlant du droit international humanitaire et des droits de l’Homme, de protéger les civils et les infrastructures civiles en tout temps », visant clairement le régime syrien. Même son de cloche du côté du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en Syrie, qui a déclaré que « les combats doivent cesser et les approbations [à l’aide humanitaire] de toutes les parties doivent être accordées. »
En plus des bombardements, qui ont fait 560 morts et plus de 2 500 blessés en une dizaine de jours, les habitants de la Ghouta orientale subissent de lourdes pénuries de nourriture et de médicaments. D’après l’OCHA, plus de 700 personnes ont ainsi besoin d’une évacuation médicale urgente, et 12 % des enfants âgés de moins de 5 ans souffrent de sous-alimentation sévère. Hier, l’Organisation syrienne des droits de l’Homme (OSDH) a annoncé la reprise des combats et la mort d’un enfant, quelques heures après le début de la trêve humanitaire décrétée par Moscou…

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