Tunisie : ce qu’il faut savoir sur les élections municipales

La campagne électorale des municipales tunisiennes aura lieu du 14 avril au 4 mai, et le scrutin le 6 mai.

Les élections municipales sont d’habitude un véritable thermomètre à l’usage du pouvoir politique. La règle s’applique bien évidemment aux prochains scrutins locaux en Tunisie, alors que le pays vient de fêter la septième année de sa « révolution ». Et cherche à clore son cheminement vers la démocratie. Non sans difficultés, les partis politiques ont déposé leurs listes électorales, qui seront officiellement validées ou refusées le 4 mars. Après quoi l’étape des recours sera déclenchée.

57 020 candidats

Un total de 2 173 listes électorales ont été enregistrées, dont 1 099 listes de partis, 897 listes indépendantes et 177 listes de coalition, a annoncé vendredi le président de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE), Mohamed Tlili Mansri, lors d’une conférence de presse à Tunis. Les deux partis majoritaires au pouvoir en Tunisie, le parti libéral Nidaa Tounes (parti présidentiel) et le parti islamiste Ennahdha, arrivent en tête du tableau avec 350 listes chacun. Principale force de l’opposition, le Front populaire a quant à lui 132 listes électorales.

Répartition des listes :

1099 listes partisanes,

897 listes indépendantes,

177 listes de coalitions.

D’après l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE), le nombre total de personnes ayant présenté leur candidature s’élève à 57 020, et douze partis ont présenté des listes dans toutes les circonscriptions :

Nidaa Tounes : 350

Ennahdha : 350

Front populaire : 132

Machrouu Tounes : 86

Courant démocratique : 72

Harak Irada : 47

Afek Tounes : 46

Union civile : 43

Mouvement Achhab : 40

Parti destourien : 32

El Bina El Watani : 20

Beni Watani : 9

Al Moubadara : 9

Al Badil : 4

« Falsification des prochaines élections »

Ce sont principalement les critères imposés par la loi électorale, à l’instar de la parité horizontale et verticale, la présence des jeunes ou encore celle des personnes handicapées, qui ont rendu ces élections plus complexes – pour la bonne cause. Les observateurs ont effectivement rapporté que la mise en application de ces lois et leur contrôle par l’ISIE pouvaient s’avérer difficiles.

L’Instance a par exemple indiqué que sept partis n’ont pas respecté le principe de parité homme-femme, s’agissant des têtes de liste présentées aux élections municipales. Nabil Baffoun, membre de l’ISIE, a quant à lui insisté sur la neutralité de l’instance électorale, depuis le démarrage du processus en décembre dernier. Avant de préciser que cette neutralité « devra être ancrée tout au long de la campagne électorale » prévue du 14 avril au 4 mai prochains.

Concernant l’ère du bipolarisme dominant et « triomphateur », elle est semble-t-il dépassée. Et remplacée par celle de toutes les hypothèses et de toutes les possibilités. Des voix critiques se sont ainsi d’ores et déjà fait entendre pour dénoncer des menaces sérieuses, selon elles, pour ces élections. Citons le cas du parti Al Irada qui, par le biais de son président Moncef Marzouki, a récemment déclaré craindre « des manœuvres de falsification des prochaines élections municipales », de la part de ceux qu’il considère comme des représentants de la « contre-révolution ». Le ton est donné.

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