Les Etats-Unis s’immiscent dans la problématique du Nil Bleu

L’Egypte a signé un accord parrainé par les Etats-Unis portant sur l’explosif dossier du barrage de la Renaissance situé sur le Nil Bleu.

Comme le révèle le site French China, l’Egypte a signé vendredi 28 février à Washington un accord concernant le barrage géant construit sur le Nil Bleu par l’Ethiopie… Et a exhorté Addis-Adeba et le Soudan à lui emboîter le pas.

« (Le Caire) attend avec intérêt l’acceptation par le Soudan et l’Ethiopie de cet accord et leur signature le plus tôt possible. Car il s’agit d’un (texte) juste et équilibré qui (défend) l’intérêt commun des trois pays », confirme ainsi le ministère égyptien des Affaires étrangères dans un communiqué.

En ce sens, une réunion des ministres de l’Eau et des Affaires étrangères de l’Egypte, de l’Ethiopie et du Soudan devait se tenir dans la capitale US les 27 et 28 février afin d’aboutir à un accord final sur les règles de remplissage et d’exploitation du barrage de la Renaissance. Toutefois, l’Ethiopie a déclaré la veille qu’elle ne participerait pas aux pourparlers. Et cela « en raison de consultations inachevées avec les parties prenantes », ajoute le média chinois.

Les autorités égyptiennes redoutent une pénurie d’eau

Dans les faits, le Caire redoute que l’édifice, achevé à plus de 70% par Addis-Adeba, impacte durablement ses ressources d’eau. Situé à 40 kilomètres à l’est du Soudan sur le Nil Bleu, le barrage de la Renaissance déploie en effet près de 6000 mégawatts et fait peser un danger économique et sanitaire certain sur son imposant voisin égyptien.

Et pour cause, si historiquement un traité soudano-égyptien stipulait un partage exclusif du flux entre les deux pays, les trois Etats ont convenu en 2015 de la mise en place d’une coopération tripartite dans le remplissage et l’exploitation du site.

Logiquement, les autorités éthiopiennes ont désormais la main dans ce dossier, relaie La Tribune. Et cela, d’un point de vue “géographique”. Une donnée obligeant de facto Le Caire à faire quelques concessions dans ce dossier.

Pour autant, l’Egypte n’en démord pas et espère obtenir de l’Ethiopie un minimum d’eau garanti, un remplissage du réservoir plus lent pour éviter une pénurie notamment en cas de sécheresse, ainsi que la présence de ses experts sur le chantier, confirme de son côté RFI.

Des négociations au calme plat

Un postulat qui reste lettre morte pour le moment… Et qui a le don d’agacer le gouvernement égyptien qui juge inacceptable la poursuite des travaux à même d’impacter la stabilité régionale. Il est toutefois important de noter qu’une solution militaire est toujours exclue par le président al-Sissi.

Pour rappel, Le Caire a officialisé début 2018 l’élaboration d’une station d’épuration sur le Nil. Le but étant d’anticiper les risques liés à la réduction de son débit, dont le pays tire 80 % de son approvisionnement en eau.

« Nous faisons ce que nous avons à faire pour résoudre un problème potentiel. Nous ne pouvons pas accepter un problème d’eau en Egypte. Il faut assurer l’accès à l’eau pour tous », avait d’ailleurs estimé pour l’occasion le chef d’Etat égyptien lors d’une conférence de presse relative au projet de ladite station.

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