Erythée : RSF déplore un déni de réalité sur la liberté de la presse

Les déclarations de l’Etat sur la liberté accordée à la presse sont loin de la réalité du terrain, dénonce RSF.

« Alors que l’Érythrée présentera pour la première fois un rapport devant la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de l’Union africaine, Reporters sans frontières (RSF) dénonce un déni de réalité des autorités et dresse un tableau bien plus sombre de la liberté de la presse dans le pays. »

L’ONG internationale n’a pas mâché des mots dans un communiqué publié le 27 avril sur son site. Le gouvernement érythréen serre bel et bien de la bride la presse domestique. Une situation que condamne avec la plus grande fermeté Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF :

« Ce rapport est certes une première, mais il relève du déni de réalité », martèle-t-il. « Les libertés d’expression et d’information restent inexistantes dans la dictature d’Issayas Afeworki qui reste à ce jour la plus grande prison d’Afrique pour les journalistes. Près de 17 ans après la fermeture des médias indépendants, il est temps que le pays  libère les nombreux nombreux journalistes maintenus en détention arbitraire. »

Le cas Dawit Isaak

L’intéressé cite ainsi en exemple un véritable martyre de la profession, le Suédo-Érythréen, Dawit Isaak, co-fondateur du journal Setit et lauréat 2017 du prix Guillermo Cano de l’UNESCO.

Selon RSF, ce dernier se trouve en effet « en prison depuis près de 17 ans sans avoir jamais été inculpé, auditionné ou jugé. Il n’a pas non plus accès à un avocat et ses proches sont sans nouvelle de lui depuis 2005. (Pire), Dawit Isaak a été arrêté le 18 septembre 2001 avec une dizaine d’autres responsables politiques et de journalistes qui avaient ouvertement questionné la dérive autoritaire du régime », dénonce l’organisation.

Ironie de l’histoire, le ministre des Affaires étrangères érythréen avait confirmé en 2016 auprès de RFI que « ces prisonniers politiques étaient tous vivants et qu’il seraient jugés lorsque le gouvernement le décidera ».

Pour rappel, cet Etat est également connu pour sa gestion calamiteuse de la problématique esclavagiste qui ne cesse de gangrener l’ensemble des couches de la société érythréenne.

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