Mort d’al-Baghdadi : des victimes des attentats parisiens appellent à poursuivre la lutte contre le terrorisme

« La mort d’al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape » a de son côté averti Emmanuel Macron.

Les survivants et les familles des victimes des attaques djihadistes qui avaient ensanglanté la capitale française, en novembre 2015 (130 morts), se disent soulagés par la mort du chef de l’Etat islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi. Mais avertissent que la lutte contre l’extrémisme n’est pas terminée. Arthur Denouveaux, survivant de l’attentat du Bataclan et président de Life for Paris, un groupe de victimes, a par exemple déclaré au journal français Le Parisien que la mort du « calife » de Daech (acronyme arabe de l’EI) est « symboliquement un coup majeur porté aux capacités opérationnelles [du groupe] », mais il est « essentiel de poursuivre la lutte pour la sécurité de la région et des pays européens », a-t-il ajouté.

Georges Salines, dont la fille Lola est décédée au Bataclan, a déclaré à l’agence Associated Press (AP) qu’il avait accueilli avec satisfaction l’annonce du décès du chef de l’EI. « Nous n’avons aucun regrets [mais] cela aurait été encore mieux si al-Baghdadi avait pu être capturé et jugé… C’était probablement impossible, on le savait depuis longtemps », a-t-il reconnu, avant d’estimer lui aussi que la lutte contre le terrorisme, de long terme, devait se poursuivre. Quant à Philippe Duperron, président de 13onze15, une autre association de victimes, qui a perdu son fils Thomas ce soir-là, il a estimé que pour des raisons éthiques, il n’exprimerait aucune joie après cette nouvelle. « L’un des principaux acteurs de l’EI a disparu », a-t-il simplement déclaré.

« Le combat continue »

Le procès des suspects des attentats de Paris du 13 novembre 2015 devrait s’ouvrir en 2021. Les procureurs français ont annoncé ce mois-ci que l’enquête judiciaire sur ces attaques était terminée et que 1 740 plaignants avaient rejoint les procédures. Pour rappel, 14 personnes ont été inculpées dans cette affaire, dont Salah Abdeslam, le seul survivant du groupe d’assaillants qui a perpétré les attentats parisiens. Des magistrats français avaient récemment émis un mandat d’arrêt international contre al-Baghdadi, dans le cadre d’une enquête antiterroriste ouverte ce mois-ci pour « avoir dirigé ou organisé une conspiration terroriste criminelle ».

Annoncée dimanche 27 octobre par le président des Etats-Unis, Donald Trump, la mort du chef de Daech, au terme d’un raid mené par les forces spéciales américaines dans le nord-ouest de la Syrie, a été accueillie avec beaucoup de mesure du côté des autorités françaises. « La mort d’al-Baghdadi est un coup dur porté contre Daech, mais ce n’est qu’une étape, a ainsi déclaré Emmanuel Macron, le président français. Le combat continue avec nos partenaires de la coalition internationale pour que l’organisation terroriste soit définitivement défaite. C’est notre priorité au Levant. » Il y a quelques jours, des sympathisants de l’EI avaient réussi à s’enfuir de leurs geôles syriennes, profitant des assauts turcs contre les populations kurdes.

Lire aussi : Paris craint des heurts dans l’Hexagone après le décès du chef de l’EI

Partages