Le salon littéraire, organisé à la mairie de Paris, est dédié à la culture et à l’actualité du Maghreb et du Moyen-Orient.
Vendredi prochain débutera, à l’Hôtel de Ville de Paris, le Maghreb-Orient des livres (MODEL), un salon littéraire dédié à « la littérature, l’histoire et l’actualité du Maghreb et de ses diasporas », peut-on lire sur le communiqué de presse de l’événement. Celui-ci est organisé par l’association Coups de soleil, qui œuvre depuis 1985 pour mettre en valeur la culture maghrébine – mais pas que – et la rendre accessible à tous.
Alors que, chaque année depuis 1994, l’événement rassemble entre 5 000 et 6 000 curieux, l’édition 2018 se singularise par l’élargissement du festival à la région du Moyen-Orient. « Il s’agit d’approfondir notre connaissance de la région et de ses évolutions contemporaines à travers la richesse et la diversité de ses expressions écrites (fictions et essais) » renseigne le communiqué. Tout comme l’actualité du Maghreb, celle de l’Egypte, de la Péninsule arabique et du Proche-Orient connait effectivement quelque soubresaut.
Lire aussi : Au Moyen-Orient, Mohamed ben Salman est l’homme à suivre en 2018
Des tables rondes reviendront ainsi sur certains faits marquants, au Maghreb ou en Orient, ces derniers temps, et questionneront le futur de ces régions. Vendredi 2 février, à 16h30 en salle X. Lacoste, Hyam Yared, écrivaine libanaise, Jean-Pierre Filiu, historien spécialiste du Moyen-Orient, Gilbert Achcar, chercheur franco-libanais et Charles Enderlin, journaliste franco-tunisien, se poseront par exemple la question suivante : « Quel avenir pour le Moyen-Orient ? ».
« Faire les choses ensemble »
Certains personnages clés de l’histoire maghrébine et orientale seront également à l’honneur. Comme, par exemple, samedi 3 février, à 13h30 dans l’auditorium de la mairie, où une rencontre « Hommage à Mohamed Charfi » sera organisée et modérée par Georges Morin, le fondateur de l’association Coups de soleil. Ministre de l’Education nationale sous Ben Ali et intellectuel engagé, M. Charfi a beaucoup œuvré pour l’avènement d’une société démocratique en Tunisie.
D’ailleurs, lorsque sont survenus les Printemps arabes, en 2011, « nous avions le Maghreb des livres en février et on a dû tout bouleverser pour accueillir beaucoup de jeunes, d’intellectuels et de personnes qui avaient manifesté et réussi à chasser les dictateurs » explique Georges Morin. « Je suis très admiratif du peuple tunisien, qui a une vertu essentielle : à chaque fois qu’ils sont au bord du gouffre, ils ont le sens de la survie, ils négocient et trouvent des compromis. »
Si l’Orient ne figurait pas, jusqu’à présent, dans l’intitulé du festival, certains auteurs de cette « région » y étaient tout de même invités. « On a toujours considéré que l’Orient était aussi notre patrie, quelque part » affirme le fondateur de l’association Coups de soleil. « On a eu une proposition de notre partenaire, l’IREMMO, qui souhaitait faire un ‘‘Orient des livres’’ […] On a donc réussi à faire un Maghreb-Orient des livres. » Avec un fil conducteur, tout au long de ces trois jours : « faire les choses ensemble [avec un] maximum de séquences en commun ».
Etudiant en master de journalisme, Bertrand Faure se destine à la presse écrite. Passionné de relations internationales, il nourrit un tropisme particulier pour le Maghreb et la région MENA, où il a effectué de nombreux voyages.