Bahreïn : le chef de l’opposition chiite définitivement condamné à la perpétuité

Cheikh Ali Salmane a été reconnu coupable par la justice bahreïnie d’intelligence avec le Qatar.

Alors que le chef du mouvement Al-Wefaq et deux de ses collaborateurs avaient été acquittés en juin par la Haute cour pénale de Bahreïn dans cette affaire de collusion avec Doha, le procureur général avait décidé de son côté de ne pas en rester là et d’interjeter appel.

Cette décision avait d’ailleurs fait mouche puisque les juges de seconde instance avaient retenu, dimanche 04 novembre, l’existence de preuves « d’hostilité envers le royaume et d’intelligence avec le Qatar pour renverser l’ordre constitutionnel dans le pays » .

Les magistrats s’étaient en effet appuyés sur une conversation téléphonique datant de 2011 entre Cheikh Ali Salmane et l’ancien Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem Al-Thani, pour délibérer.

« Une parodie de justice »

Quoi qu’il en soit, si ce jugement ne changeait pas l’avenir des protagonistes à court terme – ces derniers purgeant déjà une peine de quatre années de prison depuis 2015 « pour incitation à la haine confessionnelle » – il leur était néanmoins encore possible de porter l’affaire devant la Cour suprême.

Malheureusement, ce derniers recours n’a rien donné puisque les juges ont confirmé, ce lundi, la condamnation à perpétuité à l’encontre des prévenus. Selon Le Point, de nombreuses ONG internationales, dont Amnesty, sont immédiatement montées au créneau pour dénoncer un jugement purement politique assimilable à « une parodie de justice ».

De son côté, le groupe d’opposition, The Bahrain Institute for Rights and Democracy, est allé encore plus loin en affirmant qu’il s’agissait « d’une vengeance politique et d’une insulte à la justice ». Avant d’ajouter que cette décision faisait « honte aux dirigeants de Bahreïn et à leurs alliés, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ».

Pour information, les relations entre Doha et le quatuor Bahreïn, Arabie saoudite, EAU, Egypte sont électriques depuis maintenant plus d’un an et la mise en place d’un embargo économique à l’attention du Qatar.

Il est également important de rappeler que le Bahreïn, bien qu’à majorité chiite, dépend aujourd’hui d’une monarchie sunnite.

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