« Il sera impossible d’enquêter sur l’ensemble des crimes commis en Syrie »

Le conflit syrien comporte trop de crimes de guerre pour que l’intégralité soit traitée par la justice internationale.

Tel est le constat amer dressé par la juge française, Catherine Marchi-Uhel, chargée par les Nations unies (ONU) de recueillir un maximum de preuves sur les crimes les plus graves commis dans le pays. Cette dernière, qui dirige une structure impartiale, indépendante et à vocation internationale, a également ajouté dans son dernier rapport être confrontée à « un volume sans précédent » d’informations en la matière, rendant ainsi ce dossier « gargantuesque ».

De fait, l’instance ne pourra pas faire la lumière sur tous les actes inhumains, faute de financements suffisants et de temps. Mais, surtout, en raison du climat totalement chaotique régnant en Syrie. A sa décharge, le mécanisme onusien est bien obligé de faire avec les moyens du bord, puisque les équipes d’investigation n’ont pas accès au territoire syrien, relaie L’Orient-Le Jour. Elles doivent en conséquence redoubler d’ingéniosité pour élaborer des stratégies de collecte de preuves efficaces.

Un processus d’enquête complexe

A cette fin, le rapport indique qu’il leur est malgré tout possible « de partager certaines informations et preuves, lorsqu’elles ne sont pas confidentielles, avec des juridictions nationales qui mènent déjà des activités de lutte contre ces crimes ». Néanmoins, « ces données ne pourront pas être communiquées aux pays qui ne respectent pas les droits de l’Homme, notamment le droit à un procès équitable, et qui appliquent la peine de mort », précise le document.

Pour rappel, cette instance, créée en 2016 par l’ONU, et composée d’une vingtaine de personnes, pourrait voir ses effectifs tripler à l’avenir. Quant à son financement, il est uniquement assuré par des fonds étatiques.

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