Un projet hispano-marocain juge crédible la réalisation d’un tunnel reliant l’Afrique et l’Europe à travers le détroit de Gibraltar.
Cette perspective – déjà évoquée dans les années 1980 sans pour autant être concrétisée – pourrait cette fois s’émanciper de la simple sphère chimérique, relaie The Huffington Post.
Des chercheurs de l’Université de Zurich ont en effet récemment jeté un pavé dans la marre en démontrant qu’il était possible avec les technologies actuelles de tracer un tunnel à travers une zone jugée trop complexe par le passé. Et cela, en raison des contraintes capricieuses liées au terrain.
Ainsi, selon la Secegsa – la société espagnole qui chapeaute ce dossier – « le projet le plus viable (prendrait la forme) d’un tunnel de 38,67 kilomètres de long reliant les deux rives du détroit. 27,75 kilomètres seraient (alors) situés sous la mer, avec une profondeur maximale de 475 mètres et une pente de 3% ».
Techniquement parlant, deux zones du tronçon d’une longueur de 4 kilomètres chacune ont été dissociées par les experts helvètes, bien que leur matière argileuse les rende difficile à creuser.
9,6 millions de passagers par an en 2030 ?
Pour autant, les universitaires estiment qu’il est possible de créer une machine susceptible de réaliser une telle prouesse après avoir sondé l’entreprise allemande, Herrenknecht, plus gros fabricant de tunnel au monde. Cette technologie nécessiterait en conséquence un investissement de 32 millions d’euros, confirme le président de la Secegsa :
« Pour l’instant, il y a peu de considération pour ce projet et il faut la volonté de le faire (pour qu’il se concrétise) », insiste-t-il auprès de la presse. De ce fait, « son financement (encore inconnu à ce jour) reposera non seulement sur les gouvernements espagnol et marocain, mais aussi sur l’Union européenne qui devra également participer. Pour cela, nous devrons le promouvoir et le placer dans le réseau transeuropéen. »
L’intéressé ajoute d’ailleurs dans la foulée que les investisseurs privés auront aussi leur mot à dire dans cette aventure : « Le tunnel ne devra pas seulement servir au transport de personnes et de marchandises, mais devra également être utilisé pour les télécommunications et le transport d’énergie. »
Pour information, une telle voie sous-marine pourrait drainer en 2030 un trafic annuel de 9,6 millions de passagers et 7,4 millions de tonnes de marchandises.
