Les frères ennemis sont enfin décidés à tourner la page du différend frontalier qui les oppose depuis maintenant 20 ans.
Alors que le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a proposé début juin un rapprochement entre l’Ethiopie et l’Érythrée sur le dossier de la démarcation frontalière qui pollue depuis trop longtemps les relations entre les deux pays, Asmara semble également disposée à entamer des pourparlers en ce sens.
Selon Jeune Afrique, qui relaie l’information, une délégation érythréenne composée notamment du ministre des Affaires étrangères, Osman Saleh, et du conseiller spécial du président Afeworki, a en effet conclu jeudi une visite historique de trois jours à Addis-Abeba. Un événement, en somme, puisque les dirigeants des deux côtés de la frontière ne s’étaient plus réunis depuis deux décennies.
Le but : mettre fin aux tensions militaires liées au litige frontalier en mettant en oeuvre très rapidement l’accord de paix d’Alger signé en 2000 et chapeauté par les Nations unies.
80 000 morts entre 1998 et 2000
Pour rappel, le conflit trouve sa source en 1993 lorsque l’Érythrée a accédé à l’indépendance, faisant perdre de facto à l’Ethiopie son unique façade maritime sur la mer Rouge.
Une frustration politique et économique qui a débouché sur la période 1998-2000 à un véritable bain de sang. Pas moins de 80 000 personnes ont ainsi fait les frais de cette lutte fratricide.
