Irak : la Cour suprême rejette l’appel contestant les résultats des législatives

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29.12.2021

Le scrutin du 10 octobre dernier était le 5ème depuis 2003 et le renversement du dictateur Saddam Hussein.

La plus haute juridiction irakienne a rejeté, lundi, un recours déposé par des factions soutenues par l’Iran voisin, qui contestaient les résultats des élections législatives tenues en octobre dernier dans le pays. L’appel avait été déposé par Hadi al-Ameri, le chef d’une coalition chiite et pro-Iran qui a perdu des sièges lors du scrutin du 10 octobre.

Les résultats définitifs, annoncés par la commission électorale irakienne, ont confirmé que le candidat chiite Muqtada al-Sadr a bien obtenu 73 des 329 sièges du Parlement. Les résultats ont également rappelé que la faction connue sous le nom d’Alliance Fatah, qui représente le groupe paramilitaire chiite des Forces de mobilisation populaire, a obtenu 17 sièges, contre 48 lors des dernières élections.

La Cour suprême fédérale n’avait pas ratifié les résultats des élections, dans l’attente de l’appel déposé au début du mois par Hadi al-Ameri, qui dirige la coalition du Fatah. Le verdict rendu lundi par le juge Jassim Mohammed, qui a rejeté l’action en justice, est définitif et ne peut faire l’objet d’un appel. L’action en justice avait invoqué des violations techniques et juridiques.

Plus tôt dans la journée, des centaines de manifestants ont fermé les entrées de la Zone verte de Bagdad, extrêmement fortifiée, dans l’attente de la décision du tribunal. Les forces militaires se sont déployées dans toute la zone et ont mis en place des points de contrôle dans la ville. La Zone verte abrite la plupart des missions diplomatiques étrangères, y compris l’ambassade des États-Unis.

Stabilité relative de l’Irak

Aucune violence n’a pour l’instant été rapportée. Mais après le vote, les partisans des milices pro-iranienne ont dressé des tentes près de la Zone verte dans le cadre d’un sit-in, rejetant les résultats des élections et menaçant de recourir à la violence. Les États-Unis, le Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres instances ont fait l’éloge du scrutin du 10 octobre, qui s’est déroulé pour l’essentiel sans altercations et sans problème technique majeur.

En revanche, des allégations (non fondées) de fraude électorale ont jeté une ombre sur le scrutin. Le bras de fer avec les partisans de la milice chiite a également accru les tensions entre les factions religieuses rivales, qui pourraient se répercuter dans la rue et menacer la stabilité relative retrouvée de l’Irak.

Pour rappel, l’élection a été organisée plusieurs mois avant la date prévue en réponse aux manifestations de masse de fin 2019, qui ont vu des dizaines de milliers de personnes à Bagdad et dans les provinces du sud à prédominance chiite, se rassembler contre la corruption endémique, les services médiocres et le chômage. Ils ont également protesté contre l’ingérence maladroite de l’Iran voisin dans les affaires de l’Irak par le biais de milices soutenues par l’Iran.

 

 

Crédits photo : Les forces de sécurité ferment les zones gouvernementales de la Zone verte tandis que des manifestants dénonçant les résultats des élections brûlent des ordures à proximité, à Bagdad, en Irak, lundi 27 décembre 2021 (AP Photo/Ali Abdul Hassan).

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