Israël : après une vague d’attentats, le Premier ministre parle de « situation inédite »

En une semaine, trois attaques ont été perpétrées par des Palestiniens, dans le pays, sans qu’aucun groupe ne les revendique.

La police israélienne a déclaré mercredi que l’agresseur qui a tué, à l’aide d’un fusil d’assaut, plusieurs personnes depuis une moto, dans une ville du centre d’Israël, était un Palestinien. Le tireur, identifié comme étant Diaa Hamarsheh, 27 ans, originaire du village de Yabad, en Cisjordanie occupée, a été tué par la police mardi soir. Les médias israéliens ont déclaré que l’armée a fait une descente au domicile de l’homme, tôt mercredi, et a arrêté plusieurs de ses proches dans le cadre de son enquête sur l’attaque.

Il s’agit de la troisième attaque de ce type avant le mois sacré musulman du Ramadan. Les deux précédents attentats, perpétrés par des citoyens palestiniens d’Israël, inspirés par le groupe extrémiste État islamique, ont fait craindre de nouvelles violences. Israël « se trouve devant une vague de terrorisme arabe meurtrier », a déclaré le Premier ministre, Naftali Bennett, qui s’est engagé à le combattre « avec persévérance, obstination et une main de fer ». Ce dernier a tenu une réunion d’urgence des hauts responsables de la sécurité, et prévu une réunion de son cabinet de sécurité mercredi.

« Paix permanente »

Les autorités israéliennes n’ont pas encore déterminé si les attaques étaient organisées ou si les assaillants ont agi individuellement. L’armée israélienne a annoncé qu’elle allait déployer des troupes supplémentaires en Cisjordanie, et le chef de la police a relevé le niveau de préparation national à son maximum. Une vidéo amateur diffusée par la télévision israélienne semble montrer le tireur en chemise noire arrêtant un véhicule en mouvement et tirant sur le conducteur. Une autre vidéo le montre en train de poursuivre un cycliste, l’arme semblant s’enrayer lorsqu’il tente de tirer.

Les fusillades de mardi se sont produites à deux endroits de Bnei Brak, une ville ultra-orthodoxe située à l’est de Tel-Aviv, la capitale israélienne. La police a déclaré qu’une enquête préliminaire avait révélé que le tireur était armé d’un fusil d’assaut et qu’il avait ouvert le feu sur des passants avant d’être abattu par des agents sur place. Le service paramédical Magen David Adom a confirmé que cinq personnes ont été tuées. La police a déclaré qu’une des victimes était un policier arrivé sur les lieux. Deux autres victimes étaient des citoyens étrangers originaires d’Ukraine, a précisé la police.

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré sur Twitter que les forces de sécurité « travailleront par tous les moyens pour rendre la sécurité aux rues israéliennes et le sentiment de sécurité aux civils. »

En Cisjordanie occupée par Israël, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l’attaque, déclarant que le meurtre de civils israéliens ou palestiniens « ne conduit qu’à une nouvelle détérioration de la situation et à l’instabilité, que nous nous efforçons tous d’endiguer, en particulier à l’approche du mois sacré du Ramadan et des fêtes chrétiennes et juives. » Il a ajouté que la violence « confirme que la paix permanente, globale et juste est le chemin le plus court pour assurer la sécurité et la stabilité des peuples palestinien et israélien. »

« Nouvelle situation »

Aucun groupe palestinien n’a immédiatement revendiqué la responsabilité de l’attaque. Le groupe militant islamiste du Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a salué cette « opération héroïque », mais n’a pas revendiqué sa responsabilité. Ces dernières semaines, Israël a pris des mesures visant à apaiser les tensions et à éviter une répétition de l’année dernière, lorsque des affrontements entre la police israélienne et des manifestants palestiniens, à Jérusalem, avaient dégénéré en une guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas. Mais la nouvelle vague de violence complique considérablement ces efforts.

Dimanche, deux hommes armés ont tué deux jeunes policiers lors d’une fusillade dans la ville centrale de Hadera, et la semaine dernière, un assaillant solitaire a tué quatre personnes lors d’une attaque à la voiture bélier et à l’arme blanche dans la ville de Beersheba, dans le sud du pays. Plus tôt dans la journée de mardi, les services de sécurité israéliens ont perquisitionné les domiciles d’au moins 12 citoyens arabes et en ont arrêté deux soupçonnés d’avoir des liens avec le groupe État islamique, dans le cadre d’une opération de répression déclenchée par les récentes attaques meurtrières.

Quelques heures avant le raid, M. Bennett a déclaré que les récentes agressions au sein des frontières d’Israël marquaient une « situation inédite » qui exigeait des mesures de sécurité renforcées. Les forces de l’ordre ont déclaré que 31 maisons et sites ont été fouillés pendant la nuit dans le nord d’Israël, une zone où se trouvaient les hommes armés qui ont perpétré l’attaque de Hadera. Le groupe État islamique a revendiqué les deux précédentes attaques. Et toutes les attaques ont eu lieu juste avant le Ramadan, qui commence samedi prochain, alors qu’Israël a accueilli cette semaine une réunion très médiatisée entre les ministres des Affaires étrangères de quatre nations arabes (Égypte, Maroc, Bahreïn, Émirats arabes unis) et les États-Unis.

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