L’aide d’urgence arrive au Soudan alors que les combats se poursuivent

Samedi, le ministère de la Santé a chiffré à 528 le nombre total de morts, combattants compris, et à 4 500 le nombre de blessés.

Le Soudan ne connaît toujours pas la trêve, mais une éclaircie vient de poindre dans le pays. Un avion transportant huit tonnes d’aide médicale d’urgence a atterri, dimanche, pour réapprovisionner les hôpitaux dévastés par plus de deux semaines de combats entre les forces loyales à des généraux rivaux.

« Points chauds »

Les fournitures sont suffisantes pour soigner des centaines de blessés, estime l’agence de presse américaine AP, alors que le bilan des violences dans le pays dépasse les 400 morts civils. Le conflit a éclaté le 15 avril entre l’armée du pays et ses forces paramilitaires, et menace de prolonger la guerre civile qui fait rage au Soudan.

Plus des deux tiers des hôpitaux situés dans les zones où les combats sont actifs sont hors service, a déclaré une association nationale de médecins, citant une pénurie de fournitures médicales, de personnel de santé, d’eau et d’électricité. Dimanche, l’avion transportant l’aide médicale a décollé de Jordanie et a atterri dans la ville de Port-Soudan, a indiqué le Comité international de la Croix-Rouge.

Les fournitures, notamment des anesthésiques, des pansements, des sutures et d’autres matériels chirurgicaux, sont suffisantes pour soigner plus de 1 000 personnes blessées dans le conflit, a indiqué le CICR. « L’espoir est d’acheminer ce matériel dans certains des hôpitaux les plus sollicités de la capitale Khartoum et d’autres points chauds », a déclaré Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique.

Le Syndicat des médecins du Soudan, qui surveille le nombre de victimes, a déclaré dimanche qu’au cours des deux dernières semaines, 425 civils avaient été tués et 2 091 blessés. Samedi, le ministère soudanais de la Santé a chiffré à 528 le nombre total de morts, combattants compris, et à 4 500 le nombre de blessés.

« Pris entre deux feux »

Certaines des batailles les plus meurtrières ont fait rage à Khartoum. Les combats opposent le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Burhan, au général Mohammed Hamdan Dagalo, chef d’un groupe paramilitaire connu sous le nom de Forces de soutien rapide (FSR). Les généraux, qui bénéficient tous deux de puissants soutiens étrangers, étaient alliés lors du coup d’État militaire d’octobre 2021, qui a interrompu la transition hésitante du Soudan vers la démocratie, mais ils se sont depuis lors retournés l’un contre l’autre.

« Les Soudanais civils ont été pris entre deux feux. Des dizaines de milliers d’entre eux ont fui vers les pays voisins, notamment le Tchad et l’Égypte, tandis que d’autres restent bloqués avec des réserves qui s’amenuisent. Des milliers d’étrangers ont été évacués par avion et par convois terrestres. » (AP)

Dimanche, les combats se sont poursuivis dans différents quartiers de la capitale, où les habitants réfugiés chez eux ont déclaré avoir entendu des tirs d’artillerie. Il y a eu des accalmies dans les combats, mais jamais de cessez-le-feu pleinement respecté, malgré les tentatives répétées des médiateurs internationaux.

Au cours du week-end, les habitants ont signalé la réouverture des magasins et le retour progressif à la normale dans certains quartiers de Khartoum, alors que l’ampleur des combats diminuait après une nouvelle trêve précaire. Mais dans d’autres quartiers, des habitants terrifiés ont fait état d’explosions qui tonnaient autour d’eux et de combattants qui saccageaient les maisons.

 

Crédits photo : La ville de Port-Soudan, au Soudan, en 2008 (Wikimedia Commons).

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