En errance depuis plusieurs années, nombre de réfugiés irakiens sont désormais amenés à rentrer de force au bercail.
Meurtris par la guerre civile, le djihadisme, l’instabilité gouvernementale et la crise économique et sociale toujours plus forte en Irak, des milliers de civils ont logiquement choisi l’exode par le passé pour « rester en vie ».
Pour autant, si la situation domestique reste toujours aussi problématique, et cela dans de nombreux domaines, l’Etat a tout de même décidé de vider les camps de déplacés qui se sont peu à peu multipliés sur le territoire.
C’est le cas par exemple du camp de Hamam al-Alil (Nord), dont les « résidents » ont fui la terreur instaurée par l’Etat islamique à Hawija, une ville située à une centaine de kilomètres au sud de Mossoul.
Bagdad change de stratégie envers les déplacés
Selon l’Obs, des membres des forces de sécurité ont en effet convié mercredi ces hommes, femmes, et enfants à monter dans plus d’une dizaine de bus blancs frappés de l’emblème du ministère national des Transports… chargés de les ramener « à bon port ».
Malheureusement, la plupart de ces malheureux n’ont ni papiers, ni logement à Hawija, ceux-ci ayant « disparu » depuis longtemps. Pire, ces derniers risquent de subir des représailles de la part de leur communauté qui pourrait les suspecter d’éventuels liens avec l’EI, confirme parallèlement le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC).
« Rentrer chez eux sans documents signifie qu’ils n’auront accès à rien, les enfants n’auront pas l’autorisation d’aller à l’école, ni à recevoir des soins ou de la nourriture », déplore ainsi la structure.
Avant d’exhorter les autorités irakiennes « à redoubler les efforts pour favoriser la réconciliation dans les anciennes zones de combat où les populations se sont affrontées entre elles ». Mais surtout à ne pas changer de fusil d’épaule : à savoir conserver une politique de retours volontaires et non forcés.
A suivre…
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