L’ensemble du gouvernement nouvellement élu, cible de l’attaque, a dénoncé un « acte terroriste lâche ».
Une large explosion a frappé l’aéroport de la ville d’Aden, dans le sud du Yémen, mercredi, peu après qu’un avion transportant le nouveau gouvernement du pays, élu le 18 décembre – et rassemblant ministre pro-pouvoir et séparatistes du Sud -, y avait atterri. Au moins 25 personnes ont été tuées et 110 blessées, selon des sources médicales et des responsables de l’aéroport.
Drone chargé de bombes
Le gouvernement du Yémen, reconnu internationalement, a déclaré que les rebelles Houthis (chiites, soutenus par l’Iran) ont tiré quatre missiles balistiques sur l’aéroport, a rapporté l’agence américaine Associated Press (AP). Qui n’a pu obtenir de commentaires de la part des responsables rebelles.
Les officiels ont quant à eux évoqué une autre explosion, près d’un palais de la ville où les membres du cabinet ont été transférés à la suite de l’attaque de l’aéroport. La coalition dirigée par les Saoudiens, en guerre contre les Houthis depuis mars 2015, a ensuite abattu un drone chargé de bombes qui tentait de cibler le palais, selon la chaîne de télévision saoudienne Al-Arabiya.
Les images de l’aéroport ont montré des membres de la délégation gouvernementale en train de débarquer au moment de l’explosion. De nombreux ministres se sont précipités à l’intérieur de l’avion ou ont couru dans les escaliers, cherchant un abri.
Guerre civile
Le ministre yéménite de la communication, Naguib al-Awg, qui se trouvait dans l’avion, a déclaré à l’AP qu’il avait entendu deux explosions, suggérant qu’il s’agissait d’attaques de drones. Le Premier ministre, Maïn Abdelmalek Saïd, a quant à lui qualifié sur Twitter les explosions d’ « acte terroriste lâche », en lien avec la guerre contre l’ « État yéménite et notre grand peuple ».
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Awad Ben Mubarak, a lui aussi accusé les Houthis d’être responsables des attaques. Son ministère a déclaré un peu plus tard que les rebelles avaient tiré quatre missiles balistiques sur l’aéroport, et lancé des attaques de drones sur le palais, le siège du cabinet. Sans toutefois fournir de preuves.
Le Yémen, le pays le plus pauvre du monde arabe, connait une guerre civile depuis 2014, date à laquelle les Houthis ont envahi le nord et la capitale Sanaa. L’année suivante, une coalition militaire dirigée par les Saoudiens intervenait pour faire la guerre aux Houthis et rétablir le gouvernement de Abdrabbo Mansour Hadi au pouvoir. Les affrontements ont fait plus de 112 000 morts et provoqué la pire crise humanitaire au monde selon les Nations unies.
Crédits photo : aéroport d’Aden, au Yémen, le 30 décembre 2020, peu après une explosion qui a fait plusieurs morts (AP).
