Les Émirats interceptent un missile tiré par les rebelles yéménites Houthis

L’attaque a eu lieu, tôt ce lundi, alors que le président israélien était en déplacement aux Émirats arabes unis.

Les Émirats arabes unis ont intercepté un missile balistique tiré par les rebelles Houthis du Yémen, tôt ce lundi, alors que le président israélien, Isaac Herzog, était en visite dans le pays, ont indiqué les autorités. Une attaque qui constitue la troisième de ce type en autant de semaines. Et ne fait qu’attiser les tensions actuelles dans le golfe Persique, théâtre d’une série d’événements belliqueux depuis que l’accord sur le nucléaire iranien vacille, et que la guerre au Yémen, qui dure depuis sept ans, fait rage.

Alors que les négociateurs à Vienne (Autriche) tentent de relancer l’accord avec Téhéran et que les forces soutenues par les Émirats font pression sur les Houthis soutenus par l’Iran, les rebelles lancent leurs attaques de manière inédite (et inquiétante) à ce jour – un défi majeur pour les Émirats, qui se présentent aux entreprises internationales comme un coin sûr dans un voisinage autrement plus dangereux.

L’agence de presse émiratie WAM a fait état de l’interception du missile, lundi matin, déclarant que « l’attaque n’a entraîné aucune perte, les restes du missile balistique étant tombés en dehors des zones habitées ». L’endroit où les débris sont tombés n’a pas été précisé immédiatement. L’agence civile de contrôle du trafic aérien du pays a déclaré qu’il n’y avait aucun effet sur le trafic aérien des Émirats arabes unis, où se trouvent les transporteurs long-courriers Emirates et Etihad.

Le procureur général du pays a menacé que les personnes qui filmeraient ou publieraient des images d’un tel incident s’exposeraient à des poursuites pénales dans les Émirats arabes unis, cette fédération autocratique de sept petits émirats de la Péninsule arabique, où le travail des journalistes s’annonce désormais délicat.

« Exigences de sécurité »

Le ministère émirati de la Défense, à la place, a publié des images en noir et blanc montrant, selon lui, la destruction d’un lanceur de missiles balistiques dans la province yéménite d’Al-Jawf, quelque 30 minutes après l’attaque, comme il l’avait fait après l’attaque de la semaine dernière, ce qui a conduit les analystes à suggérer que les Émiratis pourraient bénéficier de l’aide des services de renseignement occidentaux pour leurs frappes.

Le porte-parole militaire des Houthis, Yehia Sarei, a donné une conférence de presse plus tard dans la journée de lundi, affirmant que les rebelles avaient visé des « sites sensibles » à Abou Dhabi et à Dubaï, avec des missiles balistiques Zulfiqar et des drones, sans fournir de preuves de ses affirmations. Il a réitéré les avertissements du groupe selon lesquels les sièges des entreprises internationales seront visés par de nouvelles attaques.

« Les Émirats resteront un adversaire tant que les actions de l’ennemi israélien se poursuivront à Abou Dhabi et à Dubaï », a crié Yehia Sarei depuis le podium.

Isaac Herzog, le président israélien essentiellement « protocolaire » – c’est le Premier ministre, en Israël, qui a les rênes du pays -, était aux Émirats arabes unis lundi pour la première visite officielle d’un chef d’État israélien dans cette nation arabe du Golfe. La veille, il s’était longuement entretenu avec le puissant prince héritier d’Abou Dhabi, le cheikh Mohammed ben Zayed Al Nahyan, dans la capitale, où il avait souligné le soutien d’Israël aux « exigences de sécurité » des Émirats et condamné les récents attentats.

 

Crédits photo : Le président israélien Isaac Herzog prend la parole à l’Expo 2020 à Dubaï, aux Émirats arabes unis, lundi 31 janvier 2022 (AP Photo/Jon Gambrell).

Partages