Le FMI précise « les priorités économiques de 2018 » pour la Tunisie

L’institution financière vient de débloquer la troisième tranche de l’accord de prêt contracté en 2016 avec Tunis.

Le Fonds monétaire international (FMI) a recommandé à la Tunisie de prendre des décisions urgentes pour améliorer sa situation financière générale. Ceci à travers, notamment, l’augmentation des impôts et, à l’inverse, le freinage des augmentations salariales dans la fonction publique. L’institution financière a globalement appelé les autorités tunisiennes, dans un communiqué publié mardi 27 mars, à diminuer les dépenses de l’Etat afin de baisser les dettes, et à augmenter les dépenses sociales et celles qui concernent les investissements.

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Plus tôt cette semaine, le conseil d’administration du Fonds a achevé sa deuxième revue, dans le cadre du programme de soutien de 2,98 milliards de dollars accordés à la Tunisie en 2016 – couvrant quatre années. « Les priorités de 2018 sont d’améliorer la collecte des impôts, de mettre en place des départs volontaires pour les fonctionnaires, de ne pas accorder de nouvelles augmentations salariales (…) et d’introduire des augmentations trimestrielles des prix des carburants », a ainsi précisé le FMI dans son communiqué.

Tendance haussière de l’inflation

En plus de ces recommandations, le week-end dernier, l’institution a décidé de verser 257,3 millions de dollars à Tunis, pour le compte de la troisième tranche d’aide – portée à un total, pour l’instant, de 919 millions de dollars. Ceci alors que « la dette continue d’augmenter et les réserves internationales couvrant les importations sont à moins de trois mois », a rappelé le FMI. Une décision cruciale, alors que la situation économique actuelle de la Tunisie peine à sortir du rouge. Raison pour laquelle l’institution financière exhorte le gouvernement à prendre des mesures franches.

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Celles-ci doivent servir à réduire les vulnérabilités macroéconomiques – le Premier ministre, Youssef Chahed, table sur une croissance à 3 % et un déficit public ramené à 4,9 % du PIB en 2018 -, à garantir une protection sociale adéquate et à favoriser une croissance tirée par le secteur privé – et créatrice d’emplois. Tout ceci passant nécessairement par un assainissement des finances publiques, mais soucieux de la dimension sociale ; le privé pourrait effectivement envisager de faire grève si le gouvernement ne s’attache qu’aux hausses d’impôts.

Mais le décaissement du FMI devrait venir soulager des finances publiques en grande difficulté, donc, tout en redonnant confiance aux investisseurs – surtout que la Tunisie devrait bientôt contracter un emprunt obligataire d’1 milliard de dollars sur les marchés internationaux. L’ambition, à terme, étant de faire passer la dette publique sous la barre des 73 % de PIB d’ici 2020, tout en maintenant un bon niveau de dépenses sociales et en inversant la tendance haussière de l’inflation. Quant au climat des affaires et à la gouvernance économique et financière tunisienne, le gouvernement devrait chercher à l’améliorer dans les prochains mois.

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