La France compte 80 entreprises implantées en Arabie saoudite, et les investissements tricolores dans le royaume ont atteint l’an dernier plus de 15 milliards d’euros.
Après le Qatar, au tour de l’Arabie saoudite. Dans l’édito de cette semaine, la rédaction de LMA a souhaité revenir sur les rapports (économiques notamment) serrés entre Doha et Paris. Logique, à présent, de faire de même avec l’Arabie saoudite. Dans un souci d’équité journalistique, les deux pays du Golfe se livrant à une guerre diplomatique depuis plus d’un an maintenant. Mais également parce que Riyad demeure au fil des années un partenaire très important de la France. Infographie.
En 2017, la balance commerciale franco-saoudienne a frôlé l’équilibre. Paris a importé pour 4,2 milliards d’euros de biens en provenance d’Arabie saoudite, tandis que les exportations vers le royaume ont atteint 4,5 milliards d’euros. Les années précédentes, l’aiguille penchait plutôt d’un côté ou de l’autre. En 2016, « alors que notre balance commerciale est traditionnellement déficitaire », selon la diplomatie française, l’Hexagone a enregistré un excédent de 348 millions d’euros. Il peut être aventureux de tirer quelque enseignement des échanges commerciaux réalisés avec un pays qui exporte massivement de l’or noir – le prix du pétrole étant soumis à d’incessantes variations. Mais l’Arabie saoudite mérite plus que jamais son statut de « premier partenaire de la France dans le Golfe ».
Cours du brut en hausse
Paris fait partie des principaux fournisseurs occidentaux de Riyad, avec les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Si elle ne se classe qu’au 8ème rang des pays exportateurs, sa part de marché (3 %) n’a pas diminué sur la période 2005-2016, contrairement à l’Allemagne par exemple (de 8 % à 6 %). La France compte ainsi 80 entreprises implantées en Arabie saoudite. Et les investissements tricolores dans le royaume ont atteint l’an dernier plus de 15 milliards d’euros. Et devraient continuer ainsi. « Le plan « Vision 2030 » [qui vise à déconnecter croissance économique et pétrole, ndlr] offre de nouvelles perspectives pour les entreprises françaises, notamment dans les secteurs de la ville durable, de la gestion des ressources, […] des énergies, du tourisme et en matière d’investissement » note le Trésor français.
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Comme avec son voisin qatari, la France échange son savoir-faire pluridisciplinaire contre les ressources souterraines de l’Arabie saoudite. Seule ombre au tableau : les commandes militaires du royaume auprès de l’Hexagone, en 2017, qui ont atteint près de 13 milliards d’euros. Si cette relation commerciale, assez stable, devrait le rester dans les prochaines années, le cours du brut aura nécessairement un impact sur le volume – en euro – des échanges. Actuellement, les prix de l’or noir ne cessent de grimper ; depuis leur plus bas niveau cet été, au 14 août dernier, ils ont repris en moyenne 8 %. Une tendance qui devrait se maintenir. La perspective des sanctions américaines contre l’Iran fait baisser logiquement les stocks accessibles. Et, par conséquent, augmenter les prix. Pas de quoi gâcher la bonne entente commerciale entre les deux pays.
